L’Interview de Nathalie Bodin Lamboy

Vous trouverez ici l’interview de Nathalie Bodin Lamboy – Auteur du livre entre autres : Ho’oponopono et le couple : Vivre d’amour ou le bonheur d’être à deux (2015). Ainsi que de nombeaux autres livre sur le même thème…

Interview réalisé dans le cadre de mon article sur l’Ho’oponopono (que vous pourrez trouver ICI)

L’Interview de Nathalie Bodin Lamboy

Bonjour Nathalie Bodin Lamboy, et merci d’avoir accepté cet interview.

• Pouvez-vous dans un premier temps vous présenter, et aborder rapidement votre parcours, vos passions, votre univers… ?

Issue d’un milieu modeste, j’ai grandi dans un univers où la religion et la spiritualité n’existaient pas. Ma curiosité m’a amené à côtoyer différents univers religieux sans vraiment y adhérer. Le concept du divin me plaisait mais pas l’outil ou la manière de pratiquer. Je trouvais ça trop rigoureux ou astreignant. Mes parents m’avaient transmis l’autonomie, aussi j’avais du mal à m’envisager dans un groupe ou une communauté. J’ai découvert par la suite le monde du subtil avec le Feng Shui notamment. Et je suis même devenue consultante en Feng Shui traditionnel. En parallèle je me suis formée à diverses techniques énergétiques. Mon arrivée dans le 21ème siècle a été le passage du monde cartésien vers celui de la spiritualité.

• Quelle est votre vision personnelle de cet art de vivre qu’est l’ Ho’oponopono ? Qu’est-ce qui selon vous différencie cette méthode, d’autres techniques que vous connaissez également ?

La pratique du Ho’oponopono demande d’être autonome et développe la capacité à se remettre en question. J’apprécie beaucoup l’EFT car cette technique peut se pratiquer seule. Le Ho’oponopono est plus discret et peut se faire en public contrairement à l’EFT. Le chamanisme est également présent dans mon existence. Il m’arrive de participer à des rassemblements mais j’aime le faire seule, à ma façon, avec mes prières. J’étudie aussi beaucoup les personnalités comme le Dr Wayne Dyer. Il m’a fait apprécier le travail du psychanalyste Jung. Le Ho’oponopono regroupe à la fois l’aspect connexion intérieure comme dans le chamanisme, pour se dégager des mémoires, des croyances qui influencent notre psyché. Je le considère comme une pratique spirituelle et émotionnelle.

   Dans votre livre sur l’ Ho’oponopono et le couple (« Ho’oponopono et le couple : Vivre d’amour ou le bonheur d’être à deux »2015) vous évoquez des mémoires à nettoyer. Quelles sont les mémoires le plus fréquentes selon vous à nettoyer en soi, en relation avec le couple ?

S’aimer soi même consiste à découvrir qui l’on est réellement. Cela n’a rien à voir avec l’appréciation de son physique ou de ses prouesses intellectuelles. Je parle de rencontrer notre part divine, notre enfant intérieur ou notre Moi profond. Tout cela est bien caché derrière les mémoires, c’est à dire ces vérités que l’on a depuis l’enfance et que l’on ne remet pas en question. Par exemple, si vous êtes persuadés que « tous les hommes sont égoïstes » vous allez amener à rencontrer des personnes qui vont correspondre à cette vision. Pourquoi ? Parce que tout ce l’autre dira ou fera sera interprété sous cet angle. Cette mémoire « tous les hommes sont égoïstes » devient un filtre à travers le quel vous allez regarder le monde. Ho’oponopono permet de nettoyer ce filtre, cette mémoire. Il existe de nombreuses mémoires qui peuvent entraver la relation de couple comme « il/elle pense que je ne vaut rien » ou « les autres hommes/femmes sont plus jeunes que moi » ou « il/elle ne se rend pas compte de tout ce que je fais pour lui/elle ». Toutes ces phrases tournent en boucle dans votre tête et viennent saboter la relation. Elles sont déclenchées par un évènement et vous êtes persuadé que l’autre est la cause de votre malaise. Alors que c’est vous même qui mettez ce refrain en boucle.

• L’autre est une chance, un miroir, un révélateur de nos mémoires à nettoyer. C’est ce qui ressort de votre livre, qu’en pensez-vous ?

La relation de couple est le moyen idéal pour se débarrasser des mémoires qui sont devenues limitantes. C’est à dire que chaque fois que vous vivez une dispute, que vous vous sentez blessé, contrarié, énervé, c’est en général parce que la situation vous renvoie à un mauvais souvenir. Vous avez vécu quelque chose de similaire par le passé, et votre réflexe est de continuer de faire ce que vous avez toujours fait comme vous fâcher, pleurer ou vous jeter sur la nourriture. On n’a pas forcément conscience de cela sur le moment. Ce dont vous êtes sur, c’est que vous vivez un moment terrible et que vous aimeriez que ça cesse. La pratique du Ho’oponopono permet de développer un autre réflexe et surtout de vous libérer d’un comportement qui continue de vous faire souffrir.

• Est-ce aussi efficace en amont, pour par exemple trouver l’amour ? 

Ho’oponopono signifie corriger, rendre droit en soi quand tout va de travers à l’extérieur. De cet alignement, vous allez entrer en connexion avec votre Moi profond. Votre véritable identité. Jour après jour, vous allez découvrir cette nouvelle connexion qui va vous donner l’opportunité de vous révéler en mettant à jour vos véritables aspirations. Mais le plus important est qu’avec cette pratique vous allez entrer dans une énergie bienveillante. L’Amour que vous chercher à l’extérieur vous allez le révéler de l’intérieur. Vous devenez un émetteur de cette énergie. Voilà ce que signifie « s’aimer ». Comme vous n’attendez plus des autres cet Amour, les rencontres ne se font plus dans la quête de quelque chose mais dans le partage d’une existence. La différence est importante. La solitude est l’occasion d’apprendre à s’Aimer, ainsi vous n’avez plus peur d’aimer ni d’être aimé en retour. Vous êtes déjà entrainé !

• L’ Ho’oponopono est aussi un excellent moyen de libérer les mémoires qui amènent des schémas répétitifs dans la relation de couple ou dans la vie ? Là aussi, avez-vous des exemples pour illustrer cela ?

Les mémoires sont des valeurs que l’on a intégré dès le plus jeune âge en adoptant les comportements de ses parents ou des éducateurs de cette période. « Il faut souffrir pour être belle » peut en faire partie. Cette mémoire n’est ni bonne, ni mauvaise. Elle peut aider à développer la notion d’effort et de persévérance. Elle devient gênante quand vous vous mettez dans des situations de souffrance de façon systématique, alors que vous pouvez faire plus simple. C’est pour cela qu’il est important de pratiquer Ho’oponopono dès que vous vous sentez mal. De cette manière vous nettoyez la mémoire qui est à l’origine de votre mal-être, sans avoir besoin de la connaitre.

• Comment appliquer cette méthode dans la vie quotidienne ?

Dès que vous rencontrez des difficultés, que vous vivez une dispute ou que vous devez une mauvaise nouvelle, vous avez la possibilité de prendre du recul sur la situation et surtout sur la douleur que vous ressentez en récitant en silence et en boucle « désolé pardon merci je t’aime ». Avec ce refrain vous coupez la boucle du mental qui exige réparation ou que l’autre disparaisse. Cela ressemble à cette notion de tourner 7 fois la langues dans sa bouche avant de parler.

• Avez-vous des exemples, au travers de tous vos livres, des domaines qui peuvent être travaillés grâce à l’ Ho’oponopono ? Là aussi des exemples ?

Tous les domaines de la vie sont concernés par la notion de se réaligner avant de réagir face à une situation difficile. Ho’oponopono s’utilise au quotidien dès que l’on se sent mal, que l’on soit dans la crainte de l’avenir ou dans les regrets du passé. Face à une collègue de travail que vous trouvez désagréable, à votre partenaire qui ne comprend pas votre décision, ou à votre ami qui ne respecte pas ses engagements, cela permet de prendre de la distance  pour revenir à vous, et vous focaliser sur vos véritables objectifs. Le problème n’est pas les autres, le problème est que vous attendez une solution de la part des autres. Pratiquer Ho’oponopono évite de vous focaliser sur ce qui ne va pas et de continuer de vous taper la tête contre les murs. Quand vous répéter cette formule, vous prenez de la distance, vous regardez l’ensemble de la situation pour découvrir des solutions.

• Vous avez déjà écrit de nombreux livres (j’en ai compté 12) sur l’Ho’oponopono, avez-vous d’autres projets pour le futur, une nouvelle thématique que vous aimeriez explorer sur ce même sujet ? D’autres projets ?

C’est vrai que j’ai publié tous ces livres et je n’avais pas prévu d’en faire autant. A chaque fois que je termine l’écriture d’un ouvrage, je me dis « celui-ci c’est le dernier ». J’ai la sensation d’avoir tout dit, tout expliqué et puis quelques temps plus tard, une petite voix intérieure s’élève et je reprend le clavier pour transmettre une autre vision. Plus on nettoie avec Ho’oponopono, plus on est à l’écoute de son Moi profond. Il n’a rien à voir avec l’Ego ou le mental. Cette partie de soi s’éveille quand on est dans l’alignement intérieur, connecté à son âme, son enfant intérieur ou sa part divine. Comme je suis de plus en plus à l’écoute de ce Moi profond, alors j’ai beaucoup de projets ! Je continue d’être présente sur les réseaux sociaux pour répondre aux questions que se posent les personnes sur cette pratique et de nouvelles surprises sont en cours 😉

• Dans un de vos derniers livres (« vivre Ho’oponopono en famille » 2019)vous retournez aux sources mêmes de l’Ho’Oponopono pour l’appliquer aux familles (comme à l’origine de la tradition hawaïenne) et aux enfants ? Que souhaitiez-vous transmettre dans ce livre ?

Cet ouvrage a été l’occasion de partager l’évolution de la pratique hawaïenne. Le rituel communautaire Ho’oponopono est devenu une pratique individuelle car c’est ainsi qu’à évolué notre société. Nous sommes passés de la tribu à la famille monoparentale avec toutes les contraintes que cela implique. Cette évolution fait croire aux parents qu’ils sont les seuls responsables de leurs enfants. Alors que pour moi, tous les adultes doivent assurer la protection et l’éducation des enfants qui peuplent la terre. Je ne parle pas de s’immiscer dans la vie de vos voisins mais d’être présent à leur besoin, et surtout à ceux des enfants, en offrant votre aide, votre écoute et votre disponibilité. Je suis convaincue que d’’avoir en tête qu’en tant qu’adultes nous avons le pouvoir d’aider les enfants et non celui de les soumettre à nos quatre volontés, changerait la face du monde.

• Y a-t-il des auteurs, des livres en particulier, des célébrités ou juste des personnes qui vous ont inspirés dans votre parcours de développement personnel ? Si oui, pouvez-vous nous en citer quelques un(e)s ?

Le Dr Wayne Dyer, Eckhart Tolle et Esther Hicks ont rendus accessibles au grand public des notions psychologiques et mystiques. Des femmes comme Oprah, JK Rowling et Louise Hay, m’ont appris que le milieu familial ne définissait pas votre destin. Et il y aussi tous ces nouveaux influenceurs qui m’ont permis de me réconcilier avec Internet.  Nous vivons une époque incroyable où chacun peut transmettre, informer et toucher le monde entier.

• Un message pour ceux qui liront cet article ?

La pratique du Ho’oponopono m’a ouvert les yeux sur le verre à moitié plein de  la vie. Je connais parfaitement les problèmes de notre société, mais j’avais tendance à oublier tous ses avantages. Nous vivons une époque unique où chacun d’entre nous à accès à la connaissance du monde. C’est un moment historique dont il faut avoir conscience, même s’ il est difficile d’en mesurer toute la portée. En tant que femme, je me considère comme privilégiée. Je vis dans un pays riche, où je peux me déplacer en sécurité. Je peux y exercer tous les métiers que je souhaite. Je peux aller où je veux, en étant vigilante bien sur. Les malheurs du monde qui sont exposés dans les médias m’ont fait prendre conscience de ce privilège. Je pense à toutes ces filles et ces femmes qui ne peuvent parler et vivre en sécurité.  Je pense aussi à mes arrière-grand-mères qui n’ont pas eu accès à toutes ces facilités. Si elles étaient là peut-être qu’elles me diraient « Vas-y Nathalie, fais ce que tu as à faire, tu es libre de vivre ce que bon te semble, alors fonce ». Enfin j’imagine 😉